Suite à la signature d’un décret par le président des Etats-Unis, Donald Trump, qui exclut le groupe chinois Huawei, qu’il suspecte d’espionnage du marché américain des télécoms, Google et Android ont coupé les liens avec le groupe chinois. « Des adversaires étrangers exploitent de façon croissante des vulnérabilités dans les services et les infrastructures technologiques de l’information et de la communication aux Etats-Unis. » a fait savoir la Maison Blanche. Ce décret doit ainsi permettre, selon Washington, de répondre aux « actes malveillants favorisés par Internet, dont l’espionnage économique et industriel au détriment des Etats-Unis et de sa population ».
Le groupe chinois, numéro un mondial des équipements de télécoms, estime que l’impact de la décision de Washington est davantage économique. Le sénateur républicain de l’état d’Arkanzas, Tom Cotton, a déclaré que « les sociétés chinoises de télécommunications comme Huawei sont en fait le bras du Parti communiste chinois, chargées de collecter des informations ». « Le gouvernement fera tout ce qui est son pouvoir pour garder l’Amérique sûre et prospère », a déclaré Sarah Sanders, porte-parole de l’exécutif américain.
Google, qui domine le marché mondial des smartphones à travers son système mobile (Android), a indiqué hier commencer à suspendre ses relations avec Huawei, qui fait partie des entreprises jugées “à risque” par Washington. Les prochains téléphones Huawei ne pourront plus accéder aux applications et services propriétés de Google, comme Gmail par exemple. Pour les téléphones actuellement en service, la situation est floue. C’est un énorme problème pour Huawei qui ne pourra profiter que de la version «publique» du logiciel, accessible à tous gratuitement, et avec beaucoup moins d’options que celle utilisée actuellement par Huawei.
La réponse du géant chinois dont le siège est à Shenzhen en Chine, ne s’est fait pas attendre. L’entreprise assure dans un communiqué que : « Huawei a largement contribué au développement et à la croissance d’Android dans le monde entier. Nous sommes l’un des partenaires clé d’Android et nous avons travaillé en étroite collaboration avec sa plate-forme open source afin de développer un écosystème bénéficiant à la fois aux utilisateurs et au secteur.
Huawei continuera à fournir des mises à jour de sécurité et des services après-vente à tous les smartphones et tablettes des marques Huawei et Honor qui existent, y compris ceux déjà vendus ou en stock dans le monde.
Nous continuerons à construire un écosystème logiciel sûr et durable, afin de fournir la meilleure expérience possible aux utilisateurs du monde entier. »
Au premier trimestre 2019, Huawei a vendu 59,1 millions de smartphones, soit 19% de part de marché. Il est désormais le deuxième vendeur de smartphones dans le monde, devant Apple et derrière le sud-coréen Samsung.