La culture numérique fait référence aux changements culturels produits par les développements et la diffusion des technologies numériques et en particulier d’internet et du web. Une conception anthropologique et sociologique, dans la lignée de Tylor (1871) définit la culture comme « ce tout complexe qui comprend le savoir, la croyance, l’art, la morale, le droit, les coutumes, et toutes les autres capacités et habitudes acquises par un homme comme membre d’une société». La transformation numérique est souvent associée à l’utilisation du numérique dans tous les domaines de la société. Cependant, l’aspect de développement du capital humain est parfois négligé. Joseph Schumpeter, un économiste autrichien évoquait dès 1911 le concept de “destruction créatrice”. Avec l’avènement de l’informatique et de l’internet, jamais le monde n’a connu une telle accélération du changement. Pour Milad Doueihi, philosophe américain et historien des religions, il n’y a pas de doute, l’humain sera numérique. Il a avancé que : la voix, la peau sont aujourd’hui devenues des interfaces. Le corps devient le site du numérique. Le numérique constitue une voie de sortie pour certains, une expression de renforcement de la domination pour d’autres. Les outils technologiques donnent naissance à de nouvelles pratiques culturelles.
La révolution numérique
Le numérique imprègne notre vie quotidienne : applications, moteurs de recherche, caméras, ordinateurs, objets connectés, services etc… Se connecter à l’internet devient une habitude naturelle pour certains. Il change nos habitudes, favorise l’accès aux connaissances et au savoir. Le numérique introduit de nouvelles pratiques sociales (réseaux sociaux, email, google, Uber, WhatsApp etc…). Il facilite la communication et les échanges. Il offre plus d’autonomie. Le numérique réduit le monde en un village, connecte les peuples, les communautés autour d’un centre d’intérêt. La révolution numérique impacte l’ensemble des domaines de compétences.
L’accès au numérique doit être une priorité afin de développer la culture numérique du citoyen dès son plus jeune âge.
La disruption numérique
La disruption numérique engendre des changements des acteurs sociaux et économiques. Elle encourage l’innovation, transforme le marché et propose de nouveaux modèles économiques. On voit des imprimantes 3D permettant de fabriquer des objets, comme des prothèses, des organes à partir d’un fichier informatique. Le GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) a changé toutes les industries (la musique, le cinéma, le commerce, le transport etc…). La dématérialisation des services est au coeur de la disruption numérique.
Les réseaux sociaux
A travers cet environnement multiforme, apparaît l’identité numérique. Elle est construite sur la base des données (images, vidéos, lieux et sites internet etc…) partagées consciemment ou non. Cette identité numérique ou virtuelle est un prolongement de l’identité physique. Donald Trump fait de Twitter son espace d’expression personnelle de prédilection. D’ailleurs, il a déclaré que, sans ce microblogage il ne serait pas élu président des Etats-unis. Les réseaux sociaux sont devenus des outils très puissants. Ils encouragent la création de communautés basées sur des intérêts individuels. Ils sont un véritable espace d’expression, qui parfois froisse ou atteint la vie privée des gens. Tout le monde est conscient de l’importance des technologies de l’information, de l’Internet et des réseaux sociaux. Certains estiment que les réseaux sociaux causent trop d’ennuis, une raison pour eux de les fuir.
Selon les derniers chiffres compilés par l’agence “We Are Social Singapour et Hootsuite”, sur les 7,5 milliards d’habitants sur terre, on dénombre 3,0 milliards d’utilisateurs des réseaux sociaux, 2,8 milliards d’utilisateurs des réseaux sociaux sur mobile.
Les données
Les “data” sont considérées comme le pétrole du XXIe siècle. Elles valent des milliards. Une donnée est une information codifiée, figée et transmissible. On en produit tous. L’ensemble des technologies, des métiers, des approches conceptuelles permettant d’exploiter l’ensemble des données générées par les hommes de façon consciente ou non et par tous les objets connectés, constitue le big data. La baisse drastique du coût d’administration du stockage des données a favorisé l’émergence du big data. Il n’isole plus les données dont on a pas besoin lors d’une requête. Tout est collecté et stocké. En se connectant sur les réseaux, on laisse des traces.
Conclusion
La maîtrise du numérique offre un atout majeur à l’autonomie et permet d’être plus compétitif. Cependant, la fracture numérique constitue un obstacle important au développement technologique. Selon un rapport de l’Union internationale des télécommunications (UIT) publié en 2016, la fracture numérique touche 53% de la population mondiale, soit 3,9 milliards de personnes. Cette organisation des nations unies veut connecter 60% de la population mondiale d’ici 2020 à travers Connect 2020. Or, dans les 48 pays désignés par l’ONU comme étant les pays les moins avancés (PMA), seul un habitant sur sept est connecté en 2016.
JMA