Le progrès technologique dont Haïti rêve est l’affaire de toutes les parties prenantes : l’Etat, le secteur privé, la société civile, l’Université et les médias.
Chers intervenants,
Mesdames, messieurs les membres du jury
Mesdames, messieurs les nominés de la Tech Awards Gala
Mesdames, messieurs
Chers sponsors,
Chers amis internautes,
Je suis très heureux de prendre la parole ce soir dans le cadre de la première édition de la Tech Awards Gala. Je me souviens il y a quelques mois lorsque j’ai partagé l’idée d’organiser cet événement avec mes partenaires. Depuis, toute l’équipe a travaillé sans relâche pour réussir cette soirée, et je veux vous dire aujourd’hui que cette expérience m’a beaucoup marqué et me marquera toujours. Aux sponsors, aux intervenants et aux juges, je veux vous dire combien je suis fier de cette collaboration et de votre engagement.
Tech Awards Gala est une initiative lancée par profIT Development Consulting et d’autres partenaires qui vise à honorer le travail de certaines personnalités, des institutions qui travaille au développement du numérique en Haïti. La TAG vise aussi à engager les parties prenantes sur leur responsabilité à œuvrer d’avantage et à harmoniser leurs efforts afin d’intégrer Haïti à la société de l’information.
Récompenser des acteurs pour leur accomplissement au profit du numérique est un acte noble, si on tient compte du contexte difficile dans lequel ces personnalités et institutions évoluent. Cependant, elles ont su tenir à leur engagement et développer une véritable passion pour le changement et le bien-être de la communauté haïtienne. En tant qu’initiateur de la TAG, je suis tout à fait conscient que ceux et celles qui n’ont pas été retenus par le comité de pré-sélection font autant d’efforts pour l’avancement du secteur. Il y en a qui sont méconnus, du moins pour l’instant et qui continuent à bosser très dur pour le renforcement de l’écosystème numérique haïtien. On pourrait avoir plus de nominés, plus de catégories. Cependant, vous comprendrez que le numérique est transversal et qu’il contient beaucoup de sous-secteurs.
Le progrès technologique dont Haïti rêve est l’affaire de toutes les parties prenantes : l’Etat, le secteur privé, la société civile, l’Université et les médias. Je ne veux pas vous choquer, mais : aucun de ces secteurs ne peut à lui seul engager et réussir la transformation digitale d’Haïti. La conjugaison de tous les efforts est nécessaire pour réussir ce pari. Et quand je parle de partie prenante, je parle de vous, de ce que vous faites, de ce que vous êtes en train de faire : Universités, médias en ligne, entreprises de développement, entreprises d’intégration technologique, banques, fournisseurs d’accès à internet, start-up et autres.
Haïti a beaucoup à faire dans le secteur numérique, on doit l’admettre. Cependant, tout n’est pas perdu. Nous étions parmi les meilleurs de la région Amérique latine et Caraïbes dans le domaine des télécommunications, après les États-Unis et le Canada, notamment avec la création de la TELECO et la station terrienne de télécommunications à Sabourin (Cabaret) qui assurait les communications via satellite. A travers ces installations, les haïtiens pouvaient suivre en direct la retransmission des matchs de la coupe du monde de football à laquelle Haïti avait pris part en 1974. Cette station avait servi de relai à divers pays de la région. Le réseau de transmission de la TELECO comprenait des faisceaux hertziens, des tronçons de câbles coaxiaux au niveau des villes et d’une double boucle de fibre optique (d’une longueur de 100 km environs) dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
En 2020, il y a une curiosité portée par des jeunes hommes et jeunes femmes qui veulent innover et contribuer au développement numérique dans leur communauté. En témoigne, les nombreuses initiatives entreprises par des jeunes tant à Port-au-Prince que dans les provinces pour promouvoir le numérique et apporter des réponses aux problèmes auxquels les groupes confrontent. Il est évident que ce groupe est en avance sur le secteur public. Ce qui est en train de se faire mérite d’être encouragé par l’État en développement un modèle favorisant le développement et l’innovation technologique.
L’État doit faire du numérique un axe stratégique pour le développement social et économique, en consultation les autres secteurs. Il doit exister un canal d’échanges sûr entre l’État et les autres parties prenantes. Il faut développer un nouveau modèle pour s’assurer de l’adoption du numérique par la population et encourager l’investissement privé dans ce secteur. Les infrastructures technologiques doivent êtres abordables et accessibles aux citoyens quelle que soit leur position géographique. Des mesures fiscales adaptées sont nécessaires pour permettre à tous les familles, les professionnels, les petites et moyennes entreprises, moteur de notre économie, d’avoir accès aux outils technologiques pour assurer leur croissance et leur transformation. La fiscalité doit encourager l’investissement et l’innovation. Le coût d’un ordinateur portable ou de bureau est trop élevé. Il reste un objet de luxe pour les jeunes étudiants et les jeunes professionnels qui désirent se former davantage. Ils ne sont pas accessibles à une large partie de la population. L’investissement dans les infrastructures de réseaux à très haut débit peut être un vecteur important de croissance et de promotion de l’innovation. La qualité du service internet et de téléphonie mobile laisse à désirer. Que faire pour améliorer cette situation ? Il faut développer de nouveaux modèles mettant le citoyen au centre de tous les intérêts. Nous ne pouvons pas engager les chemins d’hier qui n’ont pas conduits à la croissance économique. Une infrastructure résiliente est essentielle pour parvenir au développement durable et à l’autonomisation des communautés, selon l’objectif 9 de développement durable.
L’Etat doit se comporter différemment avec cette mutation : c’est-à-dire, être un état qui facilite le progrès technologique et qui accompagne les jeunes. Les start-ups nominées à la Tech Awards Gala et celles qui se battent, malgré les contraintes, nous montrent déjà la voie. Nous n’avons pas le choix, si nous voulons moderniser l’état, rendre nos entreprises plus compétitives, encourager l’innovation : s’engager aujourd’hui collectivement.
Covid-19 nous a mis à nu. Qu’avons-nous tiré de cette pandémie sur le plan numérique? Nous n’avons pas profité des circonstances ni tiré les leçons pour engager des consultations publiques, asseoir de nouvelles bases pour la modernisation des services publics et créer un environnement propice à la croissance et au développement du secteur technologique. L’Université en tant qu’espace de réflexion n’est pas consultée. Le monde est en train de se transformer, on ne peut pas courir le risque de ne pas faire le bon choix stratégique vers les nouvelles réalités : l’intelligence artificielle, la robotique, l’impression 3D et j’en passe. Nous devons justement accompagner ces réflexions d’un arsenal juridique adapté à notre époque.
Le secteur privé doit tisser un lien privilégié avec l’Université et leur engagement doit être effectif. Qui doit former les compétences que le secteur privé a besoin ? Qui doit développer, éduquer nos talents et conduire le jeune haïtien et la jeune haïtienne au sommet de la réussite académique ?
Je ne voudrais pas laisser l’opportunité de cet événement dont le thème est : importance des systèmes d’information dans la santé publique sans interpeller les décideurs sur ce sujet. Une bonne organisation des données de santé peut aider à prendre de meilleures décisions. Ces données doivent être accessibles et doivent répondre aux besoins des décideurs et des usagers. Selon Fritz Machlup, économiste de l’Ecole autrichienne, l’information doit faciliter l’acquisition d’un langage commun afin de partager ou de transmettre savoir et connaissance. Elle doit être fiable, utile, crédible, claire, compréhensible, lisible, identifiable, datée, partagée, diffusée, accessible, transparente, précise, pour limiter le brouillage. Le numérique offre de nouveaux canaux de circulation de l’information.
A travers cet événement qui doit durer dans le temps, les organisateurs veulent mettre l’accent sur l’accomplissement et les efforts. Tout le processus a été transparent et ouvert. C’est pour cela nous vous annonçons qu’une invitation sera lancée à des personnalités et institutions afin de constituer le comité d’organisation de la prochaine TAG.
Des informations sur l’objectif, la méthodologie utilisée pour désigner les nominés jusqu’au choix du jury, tout est expliqué sur le site internet de l’événement. Les membres du jury sont triés sur le volet. Ils ont accompli un travail colossal qui mérite d’être apprécié. Leur sens du sérieux, leur professionnalisme et leur honnêteté les ont poussés au bout de leur limite. Au nom des organisateurs, je vous remercie. Les lauréats TAG sont des personnalités et des institutions engagées à la bonne cause. Que vous continuiez sur cette voie !
Les intervenants ont rendu cette soirée exceptionnelle. Vos efforts sont tant appréciés. Thank you Diego. Thank you Danika for all the support to the first edition of TAG.
Les sponsors qui ont cru à ce projet, nous vous remercions et nous espérons vous revoir dans nos prochaines éditions : BRH – BNC – Capital Bank – Digicel – Sogebank – USAI – ASCF Consulting. Nos remerciements vont aussi à l’endroit de nos partenaires médias : TNH – RTVC – Telemix – Magik9 – Radio Ibo – Chokarella – Juno7 – Ticket Magazine.
Au public qui a contribué au processus de sélection des nominés, à ceux et celles qui regardent de très loin, nous vous disons merci.
A l’année prochaine !
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